Samedi, j'ai vu la mer.
Ça faisait un an et demi que je ne l'avais pas vue. OK, on passe de la Mer Rouge, avec ses poissons jaunes, oranges, bleu électrique, ou encore violets, et 42°C à l'ombre, à la plage de De Panne, en Belgique, à la mer du Nord quoi. J'ai adoré y tremper les genoux, on a déjeuné sur le sable, c'était bucolique, il y avait des lapins en chocolat; on avait l'impression d'être des malades en phase terminale qui voyaient la mer une dernière fois, parce que le personnel médical avait vraiment pitié de nous.
Une fois sortie de l'eau, avec un short en jean et des boots, jambes nues, je me suis davantage sentie comme une vieille rockeuse, qui a passé la nuit sur une plage, et qui vient de se lever. On a écrit une chanson, Cocaine and Sand, j'essaierai de me souvenir des paroles. Je me suis aussi retrouvée coincée aux chiottes, une belge m'a sauvée. Ce jour là, j'ai aussi appris, que même en voiture, les vieux mecs essayaient de serrer. Ils sont même prêts à faire des queues de poisson pour un peu d'attention.
En voiture, je me suis rendue compte d'un truc (oui, déja il y a trop de pub à la radio), c'est que j'étais super eighties, comme meuf.
Vraiment. J'essayais de me voiler la face, en me disant que ce n'était qu'une lubie vestimentaire, une période qui me branchait. Mais non. (Je me retiens de dire '' Que nenni '', je le dis trop).
Il y avait Téléphone, et je connaissais par coeur les paroles de '' Le jour s'est levé ''; après, ils ont passé '' The way you make me feel '' de Michael Jackson, '' Free '' de Stevie Wonder, et enfin '' Heart Of Glass '' de Blondie. Fallait me voir, les paroles coulaient, je claquais des doigts, et j'avais un sourire de trois kilomètres.
Voilà, je l'avoue, je suis eighties.
Je rêve de porter des vestes à larges épaulettes le lundi, le mardi serait le jour des collants en dentelle, des Docs, de la cape noire pour aller en cours, avec Nina Hagen dans mon walkman. Le mercredi, victorieuse avec mon tee-shirt Run DMC, mon short en jean passé à la javel, et aux pieds, des Reebok Freestyle. Je blaguerais même pas, j'aurais une tresse de coté, du fard à paupières, et une grosse chaîne en or. Le Jeudi, je me calmerais au nom de la cold wave, je serais tout de noir vêtue, ma cassette du jour serait Meat is Murder, des Smiths. Le vendredi, je serais une power-working girl, ouais, histoire de dire que même dans mon imagination, je me vois bosser. Une autre veste à épaulettes, en mode Grace Jones.
Sérieusement, je rêve de cette époque.
En dehors de la mode qui était totalement délirante (Il faut cependant rétablir la vérité il y avait aussi des trucs affreux, comme les jupes en lycra fluo, ou le jean neige trop neige), il y avait aussi de la musique de fous.
Tu pouvais envisager de voir Brian Eno, Ian Curtis était toujours en vie, Public Enemy faisait des clins d'oeil aux Smiths avec '' Louder than a bomb ''. Bref, c'était ouf.
A la TV, y'avait Dallas. Et au cinéma, y'avait Sex, Lies, and Video Tapes, la soeur d'Andy McDowell y était juste la meuf la mieux sapée de la terre. Tu pouvais aussi kiffer ta race en allumant la TV, parce que t'étais le seul du quartier à avoir MTV, donc, à pouvoir mater Thriller (ouais, pas de Youtube à l'époque, et tu ne perdais pas ton temps sur Facebook).
C'était vraiment cool, les eighties.
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