Hasty, Uneasy Music (+ Fashion) and a Bunch of Eclectic Roaring Thoughts.

jeudi 11 février 2010

God save the Queen.




Après m'être fait violence pour aller en économie avec seulement 3 heures de sommeil dans les pattes, avoir joué dans la neige seule comme une débile avant, récupéré mes billets pour Paris, avoir été prise d'achats compulsifs de presse étrangère, je ne suis toujours pas contente, et je sens bien que ça va être une sale journée. Le sac lourd de Vogue US, V magazine, GQ, Harper's, je me dis qu'un nouveau sac, ça serait pas mal en fait. Mais je n'ai pas trouvé la boutique en question, j'ai fini au Printemps mais ça n'a pas été plus satisfaisant en fait. Je remercie au passage les vendeuses d'être totalement amorphes/aphones/incapables de repérer ma détresse d'acheteuse compulsive. Cette journée est vraiment mal partie, je décide de rentrer chez moi, bosser un peu, et lire ces magazines qui, n'empêche, pèsent une tonne.
Au chaud, à l'aise sur mon canapé, je m'apprête à regarder le défilé Richard Chai, et puis, sur Twitter, je vois '' Alexander McQueen commited suicide ''. OK, sale journée.

Pas plus tard qu'hier je me disais que je parlerais bien des dernières chaussures hallucinantes qu'il nous proposait (cf.Lady Gaga), les Armadillo. Elles oscillent entre la laideur et l'exception. Déja, les Armadillo, comme ça, ressemblent à deux gros insectes, à des carapaces. Weird. Je me demande vraiment comment on réussit à marcher avec, sachant que le talon fait quand même 30 cm. A vrai dire, mon rêve serait d'avoir une vue en coupe de ces chaussures. Ca se trouve, elles sont supra-hypra confortables. C'était mon dilemme de la saison.

Après, McQueen, c'est quand même celui qui a réintroduit la taille basse. Ouais, blame it on him si tous les jeans qu'on se tape dévoilent nos fesses, mais bon, il faut reconnaitre que c'était pas mal pensé. Il faut aussi lui ajouter une réelle créativité, ne serait ce qu'au vu des mises en scène de ses défilés (il ne se contentait pas tellement de mettre des nanas sublimes/géantes faisant la gueule, il aimait bien les harnacher, les affubler de chiens, ou les forcer à se prendre pour des danseuses), et puis même, un mec qui ose coudre dans la doublure du costume du Prince Charles, I'm a C..T (comprendre cunt), ne peut être qu'un génie.

Pauvre Richard Chai, tu as eu la mauvaise idée de faire ton défilé au même moment que l'annonce du suicide de McQueen... J'ai décidé de te rendre justice en parlant un peu de toi. Alors Richard Chai est un larbin-puis-copain de Marc Jacobs (concept assez répandu dans le milieu de la mode), qui a maintenant la chance de défiler sous les tentes de Bryant Park à chaque Fashion Week New-Yorkaise.
Il a aussi fait une collection capsule pour Target (une enseigne mainstream US), a développé plusieurs labels selon les gammes de prix (un peu à la Marc Jacobs, avec MJ, Marc By Marc et Don't Miss the Marc) dont la gamme '' Love '', assez cool, qu'il définit lui même comme '' Glunge '', Glamour et Grunge. Il s'est également acoquiné avec Keds, de cette union est née une collection de petites baskets, et Richard a aussi bossé avec Alternative Apparel.

Donc voilà, Richard Chai est l'un de ces jeunes créateurs US qui valent le coup d'être connus. Son défilé est définitivement placé sous le signe du '' wearable '', contrairement aux précédentes collections, ici, il y a une véritable volonté de voir ses vêtements portés dans la rue, et c'est assez réussi. J'ai particulièrement aimé les superpositions, l'harmonie des couleurs : des couleurs d'hiver, certes, gris, bleu, mais toujours avec une valeur ajoutée : du beau gris, carbone, du beau bleu, marine satiné, des touches toutes douces de sequins, mais pas bling bling, du kaki joli (et pourtant, dieu sait que je hais le kaki, même si c'est la grande tendance pour les prochaines saisons).

Voilà, j'aime Richard Chai, c'est dommage qu'il ait été éclipsé de la sorte, de plus que sa collection a des airs de Marc Jacobs période Perry. Puis, se pointer à la fin de son défilé, avec une chemise à carreaux autour de la taille, dans la plus pure tradition grunge, il n'y a pas à dire, c'est la classe.


Si vous voulez vous faire une idée du défilé Chai #ici

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